A Bruxelles, les automobilistes sont pris par la main pour troquer leur voiture contre un vélo
par Elsa Sidawy | 16.03.11
Bruxelles, ses gaufres, son Manneken-pis et… ses cyclistes. Comme dans la plupart des grandes agglomérations, le maillage du système de vélo en libre service local, « le Villo ! », a convaincu certains automobilistes de troquer leur voiture contre un vélo. Pour donner un coup de pouce aux plus hésitants, la deuxième édition de la campagne Bike Experience propose un accompagnement personnalisé.
Lâcher la pédale d’accélérateur et mettre la pédale douce
Six associations bruxelloises ayant pour objectif de promouvoir l’usage du vélo en ville se sont réunies l’an dernier pour lancer cette initiative originale de la Bike Experience. Ces férus de vélo se sont donnés pour mission de faire lâcher le volant à des automobilistes qui hésitent à choisir entre la pédale d’accélérateur et celles d’une bicyclette. « 70 % des déplacements en voiture à Bruxelles concernent des trajets de moins de 5 km. L’objectif est d’encourager ces gens à laisser leur voiture au garage et à prendre le vélo », explique Magali Ronsmans, chargée de communication chez ProVelo, l’une des associations organisatrices. Souvent, ces personnes n’osent pas franchir le pas, par peur ou par méconnaissance de la circulation cycliste en pleine ville. D’où l’idée d’un coach qui pendant trois jours va suivre personnellement son élève de son domicile à son travail, lui donner les astuces pour assurer sa sécurité, lui faire part des raccourcis pour lui faire économiser de précieuses minutes de trajet, éviter les côtes… « L’objectif du coach est de proposer à son élève les trajets les plus aisés à prendre en vélo », résume Magali Ronsmans.
Des coachs sur-motivés
Et visiblement, les automobilistes mordent à l’hameçon de la petite reine : le succès de la première édition a incité les organisateurs à passer à la vitesse supérieure. Pendant tout le mois de mars, les volontaires souhaitant participer à l’opération, s’inscrivent en ligne et 250 d’entre eux, contre 30 l’an dernier, seront choisis pour profiter des conseils du coach pendant la période du 2 au 13 mai. Aujourd’hui, les organisateurs enregistrent une centaine d’inscrits. Pour l’instant, le succès est surtout à chercher du côté des coachs, qui, malgré un maigre défraiement de 120 euros pour toute la durée de l’accompagnement, se sont déjà rués au nombre de 250 pour participer et former les récalcitrants du vélo. « Les coachs sont des volontaires passionnés de vélo et qui ont envie de partager cette passion, mais qui ont aussi des connaissances pratiques et théoriques pour se déplacer convenablement à vélo en ville ». Avant d’enfourcher leur nouveau vélo – 20 personnes sur 30 se sont fait prêté un vélo l’an dernier – les candidats sélectionnés suivent une formation théorique, délivrée par le Gracq, l’une des associations partenaires.
Le coup de pouce de la capitale
Mais le succès se mesure aussi aux personnes réellement converties : « sur les 30 personnes sélectionnées l’an dernier, 18 ont acheté un vélo à l’issue de la Bike Experience ». Une preuve supplémentaire de leur investissement dans l’opération ? Les bikers convertis racontent leur expérience sur le site dédié : « la majorité se sont montrés extrêmement satisfaits de l’expérience et la plupart vont continuer à prendre le vélo. Peut-être pas toute l’année, mais le fait de savoir quelle est la meilleure manière d’utiliser un vélo rend la démarche plus facile qu’avant ».
Pour un coût de 225 000 euros, financés en grande partie par la Région de Bruxelles Capitale et la Loterie nationale, cette campagne permet à la ville de mettre la pédale douce sur l’utilisation des véhicules personnels de ses habitants : un gain pour la collectivité et le bien-être des Bruxellois. Et un coup de pouce supplémentaire dans cette ville dont le nombre de cyclistes a augmenté de 300 % en 10 ans.
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