Lorsque j’ai créé en 2005 la première page d’accueil du site des Bus Cyclistes, je l’avais intitulée « Bienvenue sur le site des Bus Cyclistes toulousains ». Puis, je me suis dit : « pourquoi toulousains ?, si je reçois un itinéraire du Sud de Toulouse ou de Paris ou Marseille, je ne les connaitrai pas plus… J’ai donc supprimé « toulousains » en me disant que l’aventure allait être nationale.
C’était il y a six ans. Mais, pour Internet les frontières, ça n’existe pas. Et le concept de Bus cycliste semble depuis, en avoir franchies quelques unes, ainsi qu’un océan.
En effet, depuis un an, le site a reçu 13844 visites de 60 pays différents. Si la France représente la plus grosse part, avec 12906 visites, 938 viennent de l’étranger, dont 201 des Etats-Unis (le sponsoring de Rockwell-Collins n’y est pas étranger), 180 de l’Allemagne (merci le reportage sur ARTE), 85 d’Angleterre, et même 25 d’Australie ou 2 du Japon.
Cette fréquentation depuis l’étranger devrait fortement augmenter, notamment depuis Canada. En effet, les Bus cyclistes font l’objet d’un article dans le premier « ça m’intéresse » Hors série de la collection « Vivre Mieux ». Nous avons même l’honneur de la couverture, en petit, sous la photo d’une énorme tomate. Or, ce magazine est distribué en plusieurs centaines de milliers d’exemplaires et dans plusieurs pays, francophones, dont le Canada. On peut supposer que c’est grâce à cet article que notre site a été remarqué par le rédacteur en chef de VéloMag, le magazine vélo d’Amérique du Nord, qui nous a contactés pour écrire un article sur notre « belle expérience », à paraître ce mois-ci.
Un autre message nous a fait très plaisir. Il émane d’Allemagne, de la ville d’Osnabrück, pour être précis. Cette fois-ci, c’est clairement le reportage sur ARTE, diffusé dans ce pays en même temps qu’en France, qui a fait mouche. Le concept des Bus Cyclistes a séduit cette personne proche du conseil municipal. Avec l’aide de l’ambassadrice de sa ville, française, pour faciliter les échanges au-delà de la barrière linguistique, elle voudrait développer un réseau, sur le modèle de ce que nous faisons en France
Je relatais cette expérience avec un élu en charge des pistes cyclables, de retour de Vélocity à Séville. Il me disait qu’à cette heure où nous avons pour habitude de regarder vers l’Europe du Nord pour trouver des exemples à suivre en matière de politique cyclable, c’était agréable de voir que nous pouvons nous aussi montrer qu’en la matière, nous étions également actifs et souvent moteurs dans nos associations et institutions. Et c’est vrai qu’avec plus de cent lignes dans différentes villes, une cartographie efficace et plus de cinq ans d’existence, nous devenons présentables.
Aujourd’hui, en cherchant sur internet, on trouve quelques initiatives de bikepooling. Mais Bus cyclistes, ce n’est pas seulement circuler en groupe à vélo, c’est également les possibilités de cartographies dédiées à un site (entreprise d’arrivée ou commune de départ), les conseils d’itinéraires, les guides cyclistes, et toutes les notions qui tournent autour. Si nous étions restés juste au concept de Bus Cycliste, je pense que nous nous serions découragés. C’est parce que nous avons créé des services intermédiaires, conformément à la politique des petits pas si indispensable pour accompagner le changement, que notre concept peut continuer à se développer, pour aller jusqu’à sa vision :
« Le jour où chacun aura le choix entre prendre part à un groupe cycliste ou utiliser sa voiture pour aller au travail, il y aura moins d’autos sur les routes ».
En attendant, nous continuons à nous développer et traçons notre route, vue de l’étranger comme une « belle expérience ». Et tant mieux si ça peut stimuler les imaginations.
Pour reprendre un slogan datant de la première crise pétrolière (tiens, tiens !).
En France, on n’a pas (encore assez) de pistes cyclables, mais on a des idées !!!
A nous de continuer à les porter et à les développer.
Bonne route, à vélo
Hervé BELLUT
Directeur de l’Organisation Bus Cyclistes
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