A l’instar de 180 villes européennes, 8 villes françaises mettront en place dès 2012 un dispositif d’interdiction des véhicules qui rejettent le plus de particules fines. Objectif : améliorer la qualité de l’air, véritable problème de santé publique. Il s’agit pour l’instant d’une expérimentation sur 3 ans.
« A l’instar du bonus-malus pour le CO2, les Zapa doivent inciter les constructeurs à concevoir des véhicules de moins en moins émetteurs de particules » (Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie) | Crédit photo : © Sergiy Serdyuk – Fotolia.com |
Paris, Saint-Denis, Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Nice et Aix-en-Provence : voilà les 8 villes françaises qui testeront, dès l’année prochaine et pour 3 ans, les « Zapa », les « Zones d’Actions Prioritaires pour l’Air ». Un dispositif issu du Grenelle de l’environnement destiné à bannir les véhicules les plus polluants des centres-villes afin d’y rendre l’air moins nocif pour les citadins.
« A l’instar du bonus-malus pour le CO2, les Zapa doivent inciter les constructeurs à concevoir des véhicules de moins en moins émetteurs de particules, c’est avant tout un enjeu de santé publique », a expliqué Nathalie Kosciusko-Morizet lors des Assises nationales de la qualité de l’air (6 et 7 avril 2011), d’où elle a lancé sa nomenclature. Il s’agira également de « redynamiser les centres-villes », selon la ministre de l’Ecologie.
« Un système ni punitif, ni contraignant »
Les 8 agglomérations se sont portées volontaires pour cette expérimentation. La raison ? La plupart d’entre elles ne respectent pas les normes européennes sur la pollution atmosphérique. Se lancer dans les « Zapa » pourra ainsi leur permettre d’éviter de lourdes amendes de la part de l’UE.
« On souhaite une démarche volontaire et progressive, c’est un système qui se veut ni punitif, ni contraignant », a par ailleurs déclaré NKM. En clair, les municipalités auront le choix des horaires et des périodes d’interdiction, ainsi que la possibilité de définir elles-mêmes précisément les zones concernées. Elles pourront aussi dresser la liste des catégories de véhicules à exclure.
Quels véhicules ?
Selon la nomenclature, les deux-roues, les voitures particulières, les utilitaires, les poids lourds et les bus ont été organisés en quatre catégories qui reflètent les dispositions européennes : de A, pour les véhicules les moins polluants, à D, pour les plus « propres ».
Pour info, les voitures construites avant le 30 septembre 1997 et les deux-roues roulant depuis le 30 juin 2004 sont dans la catégorie A. D’après Le Parisien, quelque 10 millions de véhicules n’auront donc plus le droit de circuler en ville à partir de janvier 2012.
Les autres devraient disposer d’une pastille apposée sur le pare-brise, mais rien n’est établi. Autre piste : en cas d’infraction, une amende de 68 euros serait dressée.
Quelques chiffres sur les particules fines
Cette initiative ne modifiera pas profondément la qualité de l’air, mais elle a le mérite d’avancer sur une question écologique et sanitaire importante : les particules fines visées seraient en effet à l’origine d’environ 42 000 décès chaque année. Microscopiques et persistante dans l’atmosphère, elles s’insinuent dans les voies respiratoires et provoquent troubles cardiovasculaires et pulmonaires (pathologies allant jusqu’au cancer). Or le trafic urbain représente entre 50 et 85 % des émissions de particules fines…
Sources : Développementdurable.com