Publié le lun, 2011-06-06 16:44 par Christiane Navas WebTimeMedias
Depuis début 2011, trois équipes d’architectes et urbanistes retenues par le Symisa (Syndicat mixte de Sophia Antipolis), l’aménageur du parc, planchent sur ce que pourrait devenir le modèle sophipolitain demain. La pionnière des technopoles européennes, imaginée par Pierre Laffitte il y a plus de quarante ans comme « un quartier latin aux champs« , est confrontée à de nouveaux enjeux. Les besoins des entreprises dans le contexte d’une économie mondialisée ont changé, ceux de leurs salariés aussi.
Au-delà du positionnement stratégique à définir, il s’agit bien sûr de choisir un nouveau concept d’aménagement. Quelque 700 000 m2 sur un total de 400 hectares restent à bâtir pour 1,3 million de m2 déjà construits. « Le Symisa a décidé d’élargir la réflexion à l’échelle de toute la technopole » précise Jacques Masboungi, directeur général. Autrement dit, c’est l’aménagement du parc dans son ensemble qui sera pris en compte. « Il faut remettre à plat l’organisation spatiale, repenser les espaces de circulation, évoluer vers plus de densité et favoriser l’émergence de lieux de convivialité » insiste le directeur général du Symisa. La priorité accordée aux espaces verts par la charte initiale, deux tiers pour un tiers de bâti, ne sera pas remise en cause, elle fait partie en quelque sorte de l’ADN sophipolitaine et contribue à la qualité de vie que l’on trouve sur la technopole.
Vie de quartier à Saint-Philippe
Il faudra attendre la fin de l’année pour que les équipes remettent leur copie. Mais la technopole vit déjà à l’heure des mutations comme en témoigne la ZAC Saint-Philippe 2 devenue en quelques mois un véritable quartier. Habituellement désertée par les Sophipolitains qui y travaillent, la technopole version Saint-Philippe ne met pas la clé sous la porte le dimanche, le supermarché y ouvre ses portes en matinée et c’est en famille, avec les gamins, que l’on vient tranquillement faire ses courses. Car tout autour des logements ont poussé et ce sont quelque 2.300 habitants qui vivent autour de Saint-Philippe 2, tant et si bien que la commune de Biot y a ouvert une mairie annexe et un bureau de police municipale.
Le centre commercial accueille une vingtaine de commerces depuis près de deux ans pour répondre aux besoins d’une clientèle composés de sédentaires, de salariés qui travaillent sur la technopole et d’étudiants. « Les premiers mois ont été difficiles, nous avons essuyé les plâtres », reconnaît Dominique Carreras, président de l’association des commerçants. Pharmacien, il a pris le risque de transférer son officine du vieux Biot dans ce nouveau quartier. Il ne le regrette pas. Il a pu disposer de davantage d’espace et accueille aujourd’hui 200 clients par jour. Le bilan est aussi positif pour les cinq restaurants qui servent en moyenne 800 repas pas jours, et pas seulement à l’heure du déjeuner, quant au bureau de tabac, ce sont 600 clients qui chaque jour en franchissent le seuil. « Il reste encore beaucoup à faire, surtout améliorer la signalétique, c’est prévu par l’aménageur, le groupe SCC (Société des centres commerciaux), et des animations vont être proposées dont un marché bio pour faire vivre l’esplanade » précise Dominique Carreras.
Le campus s’éveille
La construction en cours du Campus STIC (un chantier de 20 000 m2 sous la houlette de l’architecte Jean-Michel Wilmotte), qui devrait être terminée en 2012, va attirer davantage d’étudiants sur Saint-Philippe. Entre les trois départements de l’IUT et l’école d’ingénieurs de l’Université Nice Sophia Antipolis, Polytech, ils sont déjà près de 1700. A terme, ils seront plus de 2500, rejoints par les futurs ingénieurs de l’Institut Eurécom qui va doubler ses effectifs, sans oublier, à proximité, l’Inria et ses 500 chercheurs. Un restaurant universitaire est déjà opérationnel, des logements pour étudiants et des résidences hôtelières ont été aménagées, un nouveau programme, Ecopolis, vient d’être lancé par le groupe Bouygues, il proposera 12 000 m2 de bureaux et 8000 m2 de logements étudiants, la première tranche (4000 m2 logements est en cours).
Le Symisa travaille à améliorer les liaisons piétonnes entre ce campus naissant et le centre commercial, un point faible, aujourd’hui, dans une technopole qui n’a pas été conçue à l’origine pour les piétons. Enfin, le futur bus-tram, transport en commun en site propre, sur lequel travaille la Communauté d’agglomération de Sophia Antipolis, facilitera la desserte du campus, de 6h le matin à minuit, à partir de la gare d’Antibes, avec des fréquences toutes les 6 mn aux heures de pointe. Le quartier latin aux champs découvre les plaisirs et commodités de vivre en ville.
Christiane NavasRésidence hôtelière pour étudiants
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