Billet du 9 juin 2011
En cette journée du déplacement durable, qui se tient pour la deuxième année consécutive, le covoiturage fait partie des grands thèmes mis à l’honneur. Fiable, pratique, économe et écologique, ce nouveau moyen de transport a vu son public exploser au fil des dernières années. Quelle est la recette de ce succès ?
Plus d’un million de Français sont déjà inscrits sur le site covoiturage.fr |
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A l’approche de la trêve estivale, petits et grands se démènent pour trouver le moyen de voyager le plus économique possible. Le train ou l’avion ? Trop tard, les billets sont déjà trop chers. Et la voiture ? Inimaginable : l’essence est hors de prix ! Voilà un scénario bien huilé qui est connu de tous. Dans un climat économique difficile, le covoiturage a ainsi su s’affirmer comme l’une des alternatives les plus intéressantes pour se déplacer sur le territoire. Des prix stables et imbattables, un trajet convivial et économe en consommation d’essence expliquent ce succès. Aujourd’hui, plus d’un million de personnes sont inscrites sur covoiturage.fr, le premier réseau français du secteur.
Les secrets de la réussite
Internet a grandement facilité l’expansion des communautés de covoitureurs. Des plateformes ergonomiques permettent de mettre en contact les conducteurs avec les passagers potentiels. Un contrat « gagnant-gagnant » en quelque sorte, où tout le monde réalise des économies. Il est obligatoire de se créer un compte pour accéder aux services basiques des plateformes, mais cette étape est gratuite. Les utilisateurs peuvent alors choisir librement leur conducteur ou leurs passagers grâce aux profils et aux commentaires laissés par les précédents usagers. Le modèle du véhicule, le prix et le trajet emprunté sont également renseignés. Un trajet Paris-Rennes un vendredi soir revient ainsi en moyenne à 24 euros, contre au minimum 55 euros en train avec un billet classique. Car c’est bien le prix qui constitue la première motivation des covoitureurs, pour 94 % d’entre eux en tout cas, d’après une enquête MAIF de décembre 2009. En dernier lieu, cette façon de voyager apporte également une dimension conviviale et humaine au trajet qui est fortement appréciée par les utilisateurs (97 % des usagers se déclarent satisfaits de leur dernier trajet, 81 % très satisfaits). C’est une manière de rencontrer de nouvelles personnes. A noter : des duos ou des trios de covoitureurs se forment régulièrement. Les personnes retournent de façon privilégiée vers les usagers avec qui elles ont déjà voyagé.
Un vaste panel d’utilisateurs
« Au départ, il y avait surtout des jeunes mais le covoiturage se démocratise de plus en plus », assure Laure Wagner, la responsable communication de covoiturage.fr. Si 40 % des passagers sont des étudiants, les conducteurs sont plus âgés (34 % ont plus de 40 ans et 33 % occupent une fonction de cadre, toujours d’après l’enquête MAIF). Les personnes ont surtout recours au covoiturage pour des trajets longs et occasionnels (la moyenne des trajets étant estimée à 330 km). Cependant, « les trajets domicile-travail sont aussi en train de se développer, surtout en Ile-de-France », indique Laure Wagner. Et d’ajouter : « Le problème, c’est qu’il faut une entente parfaite entre les duos ou les trios de co-voitureurs, au niveau des horaires et des lieux de départ et d’arrivée ». Quand il s’agit de trajets journaliers, les gens sont évidemment moins enclins à faire des concessions. Il faudrait proposer davantage de trajets pour parvenir à contenter tout le monde. Mais la situation évolue vite. Certains grands groupes commencent en outre à mettre en place des plans de déplacements entreprise (PDE) avec l’appui de sites de covoiturage.
Rappel : 2 sites de covoiturage des Alpes-Maritimes : https://www.ottoetco.org/ aussi sur smart-phones et https://www.covoiturage-cg06.fr/ ; qui ont fusionné leur base de données fin 2011, pour des choix plus larges