Dans la plupart des villes françaises, les déplacements à vélo ne représentaient que 1 ou 2% des déplacements à la fin des années 90. Et un jour de mai 2005, JC Decaux et la communauté urbaine de Lyon ont inventé le vélo libre service en France. Le Véo’v a vite fait des émules , en premier lieu le Vélib à Paris. Sauf que, rappelons-le, les infrastructures à l’époque étaient loin de répondre aux attentes des cyclistes: peu des pistes, une ville façonnée par le tout voiture depuis la fin des années 60. Et les vélos libre service ont eu l’intérêt de doper la pratique du deux-roues. Il a donc fallu s’adapter.
Désormais, une ville comme Lyon propose 400 kilomètres de pistes cyclables , après avoir construit dix kilomètres de piste par an depuis 2001. Il y a 4.000 vélos en libre service, dans 340 stations. Il y a 50.000 abonnés, et dans les mois les plus fastes (avril, mai), jusqu’à 23.000 locations par jour. Depuis l’installation du Vélo’V en 2005, le trafic de vélos a augmenté de 80% sur 16 carrefours-clés de l’agglomération et le vélo représente environ 2,5% des déplacements en ville. Lyon ne compte pas en rester là: dans son plan de déplacements «modes doux» 2009-2020 , elle souhaite doubler le trafic de vélo d’ici 2014 pour atteindre 5% des déplacement et le tripler en 2020 (7,5% des déplacements). Pour cela, elle veut construire 200 kilomètres de pistes cyclables en plus d’ici 2014.
Lutte contre le vol à Strasbourg
A Paris, le nombre de vélos a doublé entre 2001 et 2009. En mai 2011, soit quatre ans après la mise en place du Vélib’ , on a dépassé le seuil des 100 millions de trajets. Les pistes cyclables atteindront 700 kilomètres en 2014, contre tout juste 250 en 2001. Le plan vélo adopté par le Conseil de Paris en 2010 prévoit en outre la création de deux liaisons (nord-sud et est-ouest), l’aménagement de dix portes de Paris, et la création de 1.000 places de stationnement de vélos par an d’ici 2014. Le double sens cyclable – qui permet aux vélos d’emprunter dans les deux sens des voies à sens unique pour les voitures – est généralisé à toutes les zones limitées à 30 km/h. Selon une étude de l’Insee parue en septembre, le vélo représente presque 3% des déplacements dans Paris intramuros en semaine (1% des liaisons Paris-banlieue).
Seul bémol, Paris reste une zone dangereuse pour les cyclistes. Selon la préfecture de police, les accidents de vélo ont augmenté de 26% entre janvier et juillet 2011 et le nombre de blessés a doublé entre juillet 2010 et juillet 2011.
Enfin Strasbourg, avec sa longue tradition cycliste, a toujours un coup d’avance . La ville compte 500 kilomètres de pistes cyclables pour 300 000 habitants, et 130 000 cyclistes. Elle en construit 10 kilomètres de plus chaque année. Mais ce n’est pas tout, elle compte aussi 18000 places de stationnement dans la ville (22.000 dans l’agglomération) et souhaite en construire davantage. Pour lutter contre le vol Strasbourg tente de développer le marquage des vélos en achetant elle-même des machines de marquage, afin de diminuer la facture pour les utilisateurs.