Cela fait toujours débat dans toutes les villes concernées … quel serpent de mer ! 😮 … Laurence
Source : VarMatin, Publié le lundi 24 octobre 2011 à 10h00Téléchargez l’infographie au format pdf ici
Scénarios, secteurs, tracés, fuseaux, options… De l’aveu même des personnalités invitées à participer aux réunions de concertation, le jargon et les terminologies employées sont parfois déroutantes. D’autant qu’après des mois d’incertitudes, les choses s’emballent depuis quelques semaines. Car même si la mise en service de la future ligne à grande vitesse semble lointaine (2025, 2030 ?), les arbitrages opérés demain, seront peut-être irréversibles.
Un peu d’histoire
L’idée d’une ligne à grande vitesse en Paca émerge dans les années 90. Il s’agit d’une part de « rapprocher » Nice de Paris, de développer un arc méditerranéen Gênes-Barcelone, mais aussi de désengorger les lignes existantes, insuffisantes pour une desserte régionale correcte.
Le débat public s’ouvre en 2005, suivies par trois années d’études menées par Réseau ferré de France. Plusieurs options sont envisagées, mais finalement, en juin 2009, le tracé dit « des métropoles » est retenu. Il doit desservir les grandes villes.
Entre 2010 et 2011, les conditions de la concertation sont élaborées. Qui doit être consultées, de quelle manière, etc.
Le 11 juillet dernier, 4 scénarios sont présentés. Depuis le 15 septembre, ce sont eux qui sont au cœur de la concertation, qui doit s’achever le 15 décembre.
4 scénarios :
Scénario 1 : « Le plus proche des centres-villes », s’appuie sur la desserte centrale de Marseille, de Toulon et de Nice.
Scénario 2 :« Le plus rapide », s’appuie sur la création d’une ligne nouvelle entre Marseille (au niveau d’Aubagne) et Nice Saint-Roch.
Scénario 3 : « le plus économique », s’appuie sur un maillage équilibré entre construction et maintien de l’existant. C’est le moins coûteux.
Scénario 4 : « le plus maillé », favorise l’amélioration du système ferroviaire régional. Prévoit l’installation de la gare de Toulon, à l’ouest, sur le site de la gare de triage de La Seyne.
Trois secteurs
Pour simplifier la concertation, la zone entre Marseille et Nice a été découpée en différents secteurs. L’ouest-Var est concerné par le secteur allant de Cuges-les-Pins (Bouches-du-Rhône) et Ollioules.
Quelle concertation
Après une réunion de présentation, mi-septembre, les comités territoriaux de concertation se sont réunis de manière quasi hebdomadaire. Ces concertants sont des élus, associatifs, représentant des syndicats interprofessionnels et composent des groupes de travail dédiés…
3 tracés retenus
Au-delà des scénarios, les comités territoriaux se sont penchés sur les itinéraires envisagés pour la ligne. Petit à petit, le nombre de tracés possibles a été revu à la baisse. Concernant l’ouest-Var, il n’y en aurait désormais plus que 3 (voir ci-dessus). Il s’agit de «fuseaux» d’environ 1 km de large et dans lequel passerait la ligne. Deux prévoyant une gare « de Toulon », située sur le site de la gare de La Seyne – Six-Fours, le troisième prévoyant la gare en centre-ville de Toulon.
Avantages et inconvénients
Tracé A
Avantages : cette variante n’impacte que quelques espaces agricoles sur les hauteurs du Beausset et d’Ollioules. Cette variante ne touche pas de milieux protégés dans ses parties non enterrées.
Inconvénients : la prise en compte des risques de nuisances sonores devra être approfondie sur les parties aériennes. Un travail important d’insertion sera nécessaire pour limiter l’impact visuel du projet (le long du circuit du Castellet). Autre inconvénient, c’est le tracé le plus cher.
Tracé B
Avantages : seules quelques espaces agricoles sur les hauteurs du Beausset seront impactés. Comme pour le tracé A, cette variante ne touche pas les milieux naturels protégés dans ses parties non enterrées.
Inconvénients : la prise en compte des risques de nuisances sonores, la préservation des continuités écologiques entre le massif de la Sainte-Baume et des Calanques seront importantes à intégrer dans le projet. L’impact visuel devra également être limité. La traversée du tunnelsous le massif du Croupatier devra prendre en compte la présence de roches poreuses.
Tracé C
Avantages : Cette variante évite les secteurs d’intérêt écologique majeur.
Inconvénients : La variante traverse les vignobles de l’AOC Bandol sur environ 7 km (viaduc). Les cultures périurbaines du secteur d’Ollioules sont aussi concernées. Ce tracé a un impact très fort sur le territoire puisqu’il traverse des paysages emblématiques.
Et maintenant ?
Cette phase de concertation va se poursuivre jusqu’à la fin de l’année 2011.
Entre 2012 et 2014, la largeur des fuseaux sera ramenée de 1 000 à 500 mètres et les aménagements annexes devront être définis.
L’enquête d’utilité publique pourrait démarrer en 2015, les travaux en 2018. Quant à la mise en service, Réseau ferré de France table aujourd’hui sur 2023.