L’édito de notre collègue toulousain Hervé Bellut, qui a pris un coup de froid avec un point d’info sur la surfusion ! 😮 Intéressante la comparaison, tout de même ! 😉 … Laurence
Sur le site : buscyclistes.org
La surfusion est un phénomène extrêmement courant dans la nature, qui a joué un rôle important dans l’évolution de l’univers et est riche d’enseignements.
L’exemple le plus classique est le verglas. Une goutte de pluie verglaçante se transforme immédiatement en glace lorsqu’elle touche le sol. Le processus est très rapide, brutal même. Cette instantanéité est due aux conditions mêmes de la gouttelette. L’eau est à une température franchement négative, souvent de plusieurs degrés en dessous de zéro. A ces conditions, l’eau aurait du être solide, sous forme de glace. Mais la baisse de température ayant été progressif, le changement d’état n’a pas eu lieu. Il est déclenché au premier choc, en arrivant sur le sol.
C’est également la surfusion qui permet de détecter des particules atomiques dans les chambres à bulle. Un gaz est refroidi jusqu’à l’état liquide puis remonté très délicatement à des conditions de température et pression dans lesquelles il devrait être gazeux. C’est l’arrivée d’une particule atomique qui déclenche l’ébullition. Ces bulles naissantes permettent de visualiser la trajectoire des particules.
Mais quel rapport entre la surfusion et le vélo ? … c’est ce que l’on se demande, mon cher Hervé !? ;)…Laurence qui y met son grain de sable !
C’est au niveau des comportements que cela se situe, dans l’augmentation de l’utilisation du vélo pour se déplacer. Nous connaissons tous les effets de modes ou divers autres phénomènes de groupe comme on en voit en ce moment de par le monde. De façon étonnante, un comportement se répand très rapidement, sans qu’on l’ait vraiment vu venir. Parfois, rétrospectivement, on trouve une explication, et on se dit alors qu’il eut été possible de le prévoir.
Un comportement de foule survenant brutalement peut faire penser à la surfusion. Les mentalités étaient prêtes et il a suffit d’un élément déclencheur pour que tout s’embrase. Les exemples ne manquent pas, depuis le printemps arabe jusqu’aux indignés en passant par les succès inattendus par exemple au cinéma.
On peut tirer plusieurs leçons en observant bien la surfusion :
1 – Lorsque les conditions sont présentes, un basculement est inévitable, il surviendra de toute façon à la première perturbation. De l’eau liquide à -5° figera en glace au premier choc.
2 – Il est possible de prévoir ce basculement si on dispose des bons indicateurs (un thermomètre dans le cas ci-dessus)
3 – La surfusion ne peut pas opérer hors de certaines conditions. Il est impossible de solidifier instantanément de l’eau à une température positive.
Pour en revenir au vélo, il ne fait plus de doute qu’un changement est en cours et que l’effet d’entrainement commence à se faire sentir. Il est possible d’envisager une société bien plus apaisée dans ses modes de déplacements si le vélo devient encore plus à la mode. Ce ne fût pas toujours le cas. Rappelons-nous les premiers Vélos à assistance électrique, dans les années 80. Le basculement ne s’était pas fait. Nous étions dans le cas n° 3 évoqué ci-dessus.
Et pour conclure cet éditorial de début d’année au sujet légèrement tiré par les cheveux, j’évoquerais simplement la différence entre les individus et les molécules de glace. Si ces dernières sont uniquement dépendantes des conditions extérieures, nous disposons tous du libre arbitre et de la possibilité de contribuer à faire basculer les choses dans un sens ou dans l’autre.
Juste une question de décision. Pour moi, c’est clair, le bon choix, c’est le vélo !!!