Cet article du Nice Matin de ce jour, n’a besoin d’aucun commentaire supplémentaire ; tout est hélas dit ! Un accablant constat au quotidien ! …
Le grand embouteillage permanent de la Côte d’Azur
Plus un matin sans qu’entre Mandelieu et Monaco, les bouchons ne s’étirent sur des dizaines de kilomètres. Un mal endémique mais paradoxal: en dix ans, les immatriculations ont baissé de moitié.
Le bouchon d’or ? Ce pourrait être en 2013 le fameux soir du concert de Muse qui, cet été, virent l’A8, Nice et ses abords englués plusieurs heures durant, dans 27 km d’un embouteillage monstre. Ou y aura-t-il encore pire ? Qui sait, vendredi soir prochain, lors de la conjonction de la sortie des bureaux, du concert de Bruel au Nikaïa et du derby foot entre Nice et l’OM à l’Allianz Riviera ? Bloqués jour après jours dans des dizaines de kilomètres de bouchons, les Azuréens n’ont parfois plus que l’humour comme issue… de secours.
Moins de voitures, plus de bouchons
Paradoxe, pourtant, le nombre d’immatriculations de véhicules neufs n’a cessé de diminuer dans les A.-M. depuis dix ans : près de 69 000 en 2002 contre à peine plus de 37 000 l’année dernière. Moins de voitures, mais de plus en plus de bouchons, donc.
Comme un mal chronique dont on ne verrait jamais la fin. Et qui n’épargnerait aucun territoire urbain de la Côte. C’est cependant sur l’A8 – entre Fréjus et Menton – que les points noirs sont devenus quotidiens. Il n’est plus rare de faire 25 km entre Cannes et Nice en une heure, voire 1 h 10, le matin.
S’il fallait dresser un palmarès, c’est sans doute l’entrée de Nice, entre 7 et 9 heures qui décrocherait le pompon de la queue-leu-leu. Ici, 150 000 véhicules se croisent tous les jours. Et de 7 à 10 km d’embouteillages se forment tous les matins ou presque, bloquant la chaussée sud de l’A8 de la sortie Promenade à Nice jusqu’à Villeneuve-Loubet. « Si en plus, à cette heure-là, il y a un accident, même un tout petit accrochage, on peut s’engluer dans la nasse automobile juste après le passage du péage d’Antibes et y rester jusqu’à Nice », confirme Niels, 43 ans.
Difficile de quitter l’autoroute…
Chez Escota, Isabelle Escapin, la chargée, de communication, joue la transparence. L’inventaire de l’embouteillage chronique, elle le livre sans détour. Il débute à la sortie Cannes en venant de Fréjus, à 8 h en général par 3 à 4 km de trafic paralysé. Se poursuit à la sortie Antibes, entre 8 h et 9 h 15, par 2 km en venant de Cannes et jusqu’à 7 km lorsqu’on arrive de Nice. Dans les deux cas, les salariés de Sophia Antipolis en sont les victimes.
Voila pour l’essentiel, auquel il faut cependant ajouter les bouchons à géométrie variable sur l’A8 toujours, mais à la sortie Monaco : « C’est un fait. Mais, comme dans la plupart des cas, c’est la difficulté qu’ont les automobilistes à quitter l’autoroute qui en est la cause. Si, cinq à six fois par jour parfois, nous sommes contraints de fermer la sortie Monaco, c’est juste pour que tout le trafic de l’A8 ne soit pas paralysé à cause des bouchons qui se forment dans le tunnel A500. Et ça, ce n’est pas de notre fait ».
D’ici à dire que l’A8 serait victime de son environnement urbain, il n’y a qu’un pas. Sauf que ces six dernières années, « l’entonnoir automobile du pont de la Manda à Carros ou celui, quotidien, de la vallée du Paillon entre Contes et Nice ont été résorbés grâce aux investissements du conseil général », rappelle Bertrand Gasiglia, conseiller auprès d’Eric Ciotti.
Seule certitude, il y a un peu moins de dix ans, avant qu’on n’applique la limitation à 110 km/h sur l’A8, un test avait été réalisé entre Mandelieu et Menton : il fallait alors 2 h 19 pour rallier les deux villes par les routes secondaires, 1 h 20 en train, mais seulement 56 minutes grâce à l’autoroute ! Aujourd’hui, il faut parfois plus d’une heure pour faire 30 km sur l’A8 et sur les routes secondaires les temps de trajet sont parfois aléatoires.